CORRECTION DE L’EXERCICE DE
Q.C.M sur LE ROMANTISME
1. CE MOUVEMENT ARTISTIQUE EST APPARU
– au XIXème siècle
Le romantisme est né de l’expression de la sensibilité au XVIIIème siècle telle qu’elle est connue chez Rousseau avec des œuvres telles que Julie ou la nouvelle Héloïse, et s’est prolongé jusqu’à la première moitié du XIXème siècle. Ainsi, pendant cette période, se sont succédé trois générations romantiques.
Les premiers sont à cheval entre le XVIIIème et le XIXème ayant assisté à l’effondrement de l’ordre dans lequel ils avaient grandi et ont eu l’impression de vivre à l’âge adulte dans un monde en ruines : François René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Madame de Staël, Benjamin Constant,…
Les deuxièmes sont les enfants spectateurs du désarroi issu de cette fièvre de l’épopée napoléonienne déçue par l’ennui sous la Restauration comme c’est le cas d’Alfred de Musset. La nouvelle désillusion née de la Monarchie de Juillet finit de faire d’eux des révoltés, comme c’est le cas de Nodier, Victor Hugo, Alfred de Vigny…
Les derniers souvent appelés « petits romantiques » tels que Gautier et Nerval, prolongent cette révolte dans l’art mais finissent par créer leur propre mouvance et se désolidarisent peu à peu du romantisme qui s’essouffle : c’est le cas de Gautier qui devient parnassien, Baudelaire qui initie le symbolisme, Flaubert qui voudrait brider son romantisme par du réalisme.
2. SON CHEF DE FILE S’APPELLE
– Victor Hugo
Trois raisons autorisent à le croire :
Premièrement, par sa longévité (1802 – 1885), cet homme traverse presque tout son siècle et laisse à l’histoire des traces partout où il passe.
Deuxièmement, l’étendue de son art a investi tous les genres littéraires à tel point qu’il est bien difficile de dire qu’il est poète, romancier ou dramaturge.
Troisièmement, il a conduit toutes les batailles romantiques au nom de la liberté, liberté de l’écrivain d’une part (préface de Cromwell puis Hernani et enfin Ruy Blas sans oublier Lucrèce Borgia) et liberté des hommes d’autre part à travers l’engagement social et politique (Le Dernier jour d’un condamné, Napoléon le Petit, Les Châtiments, Les Misérables…) qu’il prône jusqu’aux plus hautes marches des tribunes de l’Assemblée constituante en tant que député.
3. VICTOR HUGO ÉTAIT FAROUCHEMENT OPPOSÉ À
– Louis Napoléon Bonaparte
Victor Hugo voyait en Louis Napoléon Bonaparte la personnalité la mieux indiquée pour la renaissance d’une République plus forte, après l’échec cuisant de Louis-Philippe. C’est pourquoi, il l’a soutenu afin qu’il soit élu président. Toutefois, la constitution de 1848 interdisait au Président de la République de se représenter à un second mandat. Élu président de la République en décembre 1848, avec l’appui de gens proches du pouvoir et avides de postes de responsabilités politiques, Napoléon décide de se maintenir au pouvoir : c’est le coup d’Etat du 2 décembre 1851, suivi un an plus tard, de la suppression du régime républicain. Il s’appelle maintenant Napoléon III, empereur des Français.
À la tête du comité de résistance au coup d’Etat du 2 décembre 1851, Victor Hugo affirme le lendemain : « un homme vient de briser la constitution, il déchire le serment qu’il avait prêté au peuple, supprime la loi, étouffe le droit, ensanglante Paris, garrotte la France, trahit la République ». Traqué, il se réfugie d’abord à Bruxelles, puis dans les îles anglo-normandes de Jersey et, à partir de 1855, de Guernesey. Malgré l’amnistie, Victor Hugo ne reviendra en France que dix-huit ans plus tard, en 1870, à la chute de l’empire, suite à la défaite de Sedan, pendant la guerre entre la France et la Prusse. Napoléon capitule, la République est proclamée et, ironie du sort, le despote s’exile en Angleterre alors que son ennemi déclaré en revient. Hugo a tenu bon et tenu promesse quand il disait : « quand la liberté rentrera, je rentrerai ».
4. VOICI UN AUTEUR ROMANTIQUE
– Alfred de Musset
Il est l’auteur de La Confession d’un enfant du siècle (1836). Ce texte mêle le roman (l’histoire d’Octave et Brigitte), l’autobiographie (l’histoire d’amour de Musset et George Sand) et la peinture sociologique du mal du siècle qui illustre bien l’état d’esprit propre aux romantiques de cette époque. Il a été essentiellement lyrique comme le prouvent ces propos suivants :
« Ah ! frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie ».
C’est encore lui qui écrit :
« Je ne me suis jamais fait écrivain politique
N’étant pas amoureux de la place publique
D’ailleurs il n’entre pas dans mes intentions
D’être l’homme du siècle et de ses passions ».
C’est aussi lui qui déclarait :
« Je n’ai jamais chanté ni la paix ni la guerre
Si mon siècle se trompe, il ne m’importe guère
Tant mieux s’il a raison et tant pis s’il a tort »
(Revue moderne, 1869)
Par ailleurs, cet écrivain s’est adonné à plusieurs genres littéraires : roman (La Confession d’un enfant du siècle, 1836), théâtre (On ne badine pas avec l’amour, 1833) poésie (Les Nuits, de 1831 à 1836).
5. LE ROMANTISME EST
– lyrique et engagé
Le lyrisme a traversé tous les siècles et inspiré des écrivains de différentes générations. Mais même si le romantisme n’en a pas l’apanage, jamais des auteurs ne s’y sont pas aussi abondamment investis. Comme chaque lyrisme est propre á son époque, celui du romantique, lui qui paye mal les frais du mal du siècle et du vague des passions, est surtout orienté vers l’exaltation des sentiments dans le but de se soulager. En d’autres termes, l’écriture devient une thérapie contre la souffrance humaine. Le mal est anéanti comme par enchantement par la magie de l’écriture. C’est à ce propos qu’Alphonse de Lamartine disait : « ce n’était pas un art ; c’était un soulagement de mon propre cœur qui se berçait de ses propres sanglots ».
Quant à l’engagement, c’est une autre orientation que les romantiques ont vouée à l’art. Ce militantisme est tantôt social, tantôt politique.
Pour l’engagement social, il faut savoir qu’il est très lié aux fâcheuses conséquences de la révolution industrielle. Par l’écriture, l’artiste romantique s’apitoie sur le sort de ces défavorisés qui en payent les pots cassés car réduits au chômage, pour inciter l’humanité décadente à manifester plus de solidarité à l’égard de cette classe sociale encore plus grandissante. Dans plusieurs de ces pièces poétiques (« Melancholia » ou « Le Mendiant ») ou bien de ses récits romanesques (Claude Gueux, Les Misérables), Victor Hugo en donne la preuve.
Certains hommes politiques semblent mépriser le peuple qui se sent pris en otage et n’ose pas se révolter. À ce dernier, l’auteur témoigne assistance malgré les risques courus et manifeste par là son engagement politique. Cette dénonciation par la magie des mots proférés permet de rendre les lois égalitaires votées plus crédibles afin que nul ne se sente au-dessus ou au-dessous d’elles. Nous en avons l’illustration avec les écrits pamphlétaires de Victor Hugo dans Les Châtiments, un recueil justifié par les raisons évoquées dans les commentaires liés à la question 3.
6. LE GENRE DRAMATIQUE PRÔNÉ PAR LES ROMANTIQUES EST
– le drame
Le théâtre classique était intransigeant sur le non mélange des genres.
La tragédie devrait rester tragédie, c’est-à-dire une histoire qui suscite horreur et pitié, représentée sur scène et jouée par des personnages de haut rang ou de sang royal et au style élevé.
La comédie devait rester comédie, c’est-à-dire une histoire qui suscite le rire derrière lequel le spectateur tire une leçon mise en scène par des personnages bourgeois souvent en conflit avec d’autres de classe moyenne ou de basse classe. Le langage est de registre courant et parfois familier.
Même son de cloche pour la tragicomédie considérée par beaucoup comme un genre mineur, une pièce théâtrale aux allures de la tragédie mais qui finit bien.
Déjà prisé au XVIIIème siècle, le drame revient à la mode avec plus d’engouement car les romantiques qui prônent la liberté dans l’art sentent l’histoire plus naturelle, plus vraisemblable, si elle n’obéit plus au respect du non mélange des genres dramatiques et s’affranchit de ces nombreuses règles (la bienséance, l’unité de temps, de lieu et d’action…) qui leur semblent bloquer, étouffer, anéantir l’inspiration du dramaturge. Et c’est cela, le drame, une pièce théâtrale inspirée de faits historiques représentés de façon à rejeter l’esthétique classique au nom, comme dans la vie réelle, d’un mélange de tons s’exécute pour y embrasser pathétique, tragique, comique et même lyrique, côtoyant le registre comique, burlesque, grotesque, sublime, héroïcomique. Dans Racine et Shakespeare (1823) de Stendhal et surtout dans la préface de Cromwell (1827) de Victor Hugo, ces idées d’un théâtre révolutionné sont exposées de façon plus théorique.
7. LE ROMANTISME EMPLOIE
– le roman
– le théâtre
– la poésie
En effet, le romantique ne se fixe pas de limite tant que la vraisemblance est maintenue intacte. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles, comparant le romantisme à cette idéologie politique ou économiste d’entreprendre et d’agir dans la société, Victor Hugo affirme que c’est du « libéralisme en littérature ». Fidèle à ce principe, tous les genres littéraires étaient donc à l’honneur. Rien qu’en se focalisant sur Victor Hugo, on se rend compte de cet état de fait ; il a écrit des romans (Notre-Dame de Paris, Les Misérables), des recueils de poèmes (Les Contemplations, La Légende des siècles) et des pièces de théâtre (Hernani, Ruy Blas).
Si l’écrivain avait l’âme d’un poète, l’inspiration d’un romancier ou le génie d’un dramaturge, ou bien s’il aurait du talent et à l’aise dans tous les trois genres littéraires, s’il jugeait l’un plus opportun que l’autre, quelle serait la règle qui le défendrait de jeter son dévolu sur tel ou tel autre type d’écrits ? Ainsi au nom de cette liberté dans l’art, point de fixation liée au choix des genres.
8. L’ÉVÈNEMENT HISTORIQUE QUI JUSTIFIE L’ENGAGEMENT SOCIAL DES ROMANTIQUES, C’EST
– la révolution industrielle
Nous sommes au XIXème siècle. Les découvertes techniques et scientifiques vont dans l’idée et la mouvance de remplacer le travail de l’homme par toutes ces inventions techniques modernes, le machinisme agricole en l’occurrence. Malheureusement, cette trouvaille provoquera le chômage de plusieurs ouvriers. Le corollaire est alors sans appel : la pauvreté qui expose la plupart de ces prolétaires à l’exploitation ouvrière, la mendicité, le banditisme, l’alcoolisme, la prostitution… C’est cette misère sociale qui inquiète et révolte l’écrivain romantique. Quand il parle du sort de ces misérables, c’est pour que tout le monde en soit conscient pour l’éradiquer. Victor Hugo en expose l’illustration dans « Melancholia » où il traduit tout son écœurement causé par le travail imposé à des enfants en bas-âge.
Assurons-nous donc, dans une production écrite telle que la dissertation, après avoir évoqué cet évènement historique dénommé, de faire par le lien avec l’attitude indignée de l’écrivain qui se désole des conséquences. Nous serons plus précis et plus profond que si on se limite à définir un auteur engagé.
9. « Le lac » EST ÉCRIT PAR
– Alphonse de Lamartine
Dixième poème du recueil intitulé Les Méditations poétiques (1820), ce vibrant texte immortel de la fuite du temps est le fleuron de la poésie romantique ; tous les thèmes lyriques y sont réunis et exprimés dans un style si langoureux qu’il ne laisse personne indifférent, surtout quand on a appris les circonstances pour lesquels ce poème fut écrit. Lamartine rencontre une femme, Mme Julie Charles dénommée Elvire. Une passion forte et réciproque fit d’eux des amants que ni la distance, ni la rigueur du temps n’éloignent l’un de l’autre. Le lac de Bourget à Aix-les-Bains devient à la fois le titre du texte, le lieu de pèlerinage sentimental de son auteur et l’expression métaphorique absolue du « tempus fugit » (la fuite du temps).
10. L’AUTEUR ROMANTIQUE EST
– triste ou joyeux
L’écrivain romantique n’est pas quelqu’un qui passe tout son temps à s’apitoyer sur son sort. Il alterne souvent les deux registres, entre moments de joie (exaltation) et de peine profonde (moisouffrant). Il suffit de lire les poèmes de Musset par exemple comme Les Nuits, qui est un recueil qui épouse la trajectoire des quatre saisons, entre le clair et l’obscur, la joie et la tristesse. Lisons également le livre 2 des Contemplations ; Hugo se met à la croisée des chemins face à son amour pour Juliette Drouet, entre temps de leur union, promenades en forêt, moments d’extases… Mais aussi entre épreuves vécues en commun, malentendus et les réconciliations. Tantôt le poète note, pour elle, des impressions de voyage (« Lettre ») ; tantôt, il lui écrit qu’il a rêvé d’elle (« Billet du matin »). Ces souvenirs constituent donc la somme de ce qui s’appelle communément l’exaltation des sentiments. Des œuvres à lire absolument et intégralement !
Issa Laye Diaw
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