La propagation de la Covid-19 n’est pas restée sans conséquences sur l’enseignement supérieur au Sénégal. À l’instar des autres Etats, le Sénégal a aussi procédé à la fermeture des universités pour stopper la chaîne de transmission du virus. Plus de deux mois après cette fermeture, les étudiants des universités publiques sont toujours dans des lendemains incertains.
les seules propositions émanant des instances pédagogiques des universités publiques sont la mise en oeuvre de cours en ligne.
Cependant l’operationnalisation des cours en ligne dans les universités publiques sénégalaises fait face à des contraintes que les mouvements syndicaux des étudiants n’ont pas manqué à évoquer.
À l’université Alioune Diop de Bambey, la Coordination des étudiants n’a pas montré un refus catégorique pour la mise en oeuvre des cours en ligne mais elle a soulevé des contraintes relatives à la connectivité dans certaines zones du pays et aux outils de connexion dont ne disposent pas certains étudiants. La coordination a par ailleurs demandé un accompagnement pour ces étudiants pour une égalité des chances et le respect des principes fondamentaux qui régissent l’enseignement supérieur public. Nous sommes conscients des enjeux actuels, raison pour laquelle nous étions même les premiers à proposer la mise à la disposition des étudiants de certains cours et de procéder à la réduction du temps de présentiel au retour. Ce schéma permettra à ceux qui ne disposent pas d’outils pour se connecter de pouvoir se procurer les documents physiques et d’être au même niveau que ceux qui ont des documents numériques.
Lors de la dernière Assemblée Universitaire, la Coordination des Étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey a demandé aux autorités universitaires de fournir aussi un document explicatif qui servira de support pour les enseignements en ligne, en conformité avec le système LMD, ce qui n’est pas mis à notre disposition. Nous avons aussi attiré l’attention des autorités sur nos revendications toujours insatisfaites et qui nous ont fait perdre beaucoup de temps dans des grèves et des manifestations. En ce moment tous les chantiers sont à l’arrêt à l’université Alioune Diop et le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation avait pris des engagements qu’il n’a toujours pas honoré. Ces engagements du MESRI sont relatifs à la construction de nouveaux logements sociaux, d’un nouveau restaurant, d’un amphithéâtre de 600 places. Malheureusement ce sont des engagements qui ne sont toujours pas honorés, malgré le manque d’infrastructures exprimé par les étudiants de l’université Alioune Diop dépuis des années.
Nous pensons bien que la pandémie ne doit pas justifier ce laxisme des autorités qui devraient en cette période, déployer les moyens pour l’amélioration des conditions de vie et d’étude des étudiants avant leur retour dans le campus universitaire. Sans cela les menaces d’une année blanche continueront encore de peser dans l’environnement de l’université Alioune Diop.
Mouhamadou SARR Président de la Coordination des Étudiants de l’Université Alioune DIOP (CE-UADB)